Réaliser une bonne étanchéité à l'air sur un bâtiment est avant tout un travail de maître d'œuvre; c'est d'abord un bon dessin, une bonne conception, une réflexion sur les assemblages des différents éléments propres à créer des infiltrations d'air. L'architecte doit se demander comment il rendra étanche la jonction entre les menuiseries et la maçonnerie, comment il traitera l'étanchéité de la toiture ou celle de la jonction entre la toiture et les murs, etc... En pratique, on s'aperçoit qu'à chacune de ces questions il existe une réponse qui ne doit pas être improvisée sur le chantier mais parfaitement conceptualisée par le maître d'œuvre.
Or la matière grise est la chose la moins coûteuse dans le bâtiment, même si malheureusement on n'y a pas suffisamment recours... Mais l'étanchéité à l'air nécessitera, c'est inévitable, un recours massif à l'intelligence des concepteurs. L'architecte aura recours à des films d'étanchéité, à des bandes adhésives, à des joints spéciaux, etc. dont la grande caractéristique est de ne pas coûter très cher, pas plus que leur mise en œuvre qui modifie à la marge le travail des entreprises. C'est la raison pour laquelle le coût d'une bonne étanchéité à l'air dans un bâtiment n'est pas très élevé, de l'ordre de 5 à 15 € HT/m² selon le type de construction.
La vérification: le test à la porte soufflante
La porte soufflante est fixée avec des joints étanches appliqués en périphérie à la place de l'une des portes. Les autres ouvertures sont fermées, les bouches d'aération du système de ventilation également. Cette "porte rouge" va mettre le volume intérieur de la maison en dépression et/ou en pression grâce à un ventilateur fixé à celle-ci et de manière contrôlée et stable afin de pouvoir mesurer les écoulements aérauliques parasites.
L'aspiration du ventilateur est ajustée afin d'obtenir la dépression cible désirée dans le bâtiment grâce à des capteurs et un ordinateur. Avec les mesures, un logiciel va indiquer tous les débits de fuites en m3/h en fonction de la pression infligée. L'opérateur, en premier lieu, circule dans la maison avec sa caméra thermique. Il repère ainsi le zones qui montrent les pertes de chaleur en mettant en évidence les ponts thermiques. L'écran indique les écarts de température d'une zone à l'autre, les points froids étant représentés par des couleurs froides et les points chauds par des couleurs chaudes. Ensuite, l'opérateur fait le tour de la maison par l'extérieur avec un fumigène qu'il va déplacer autour des différentes jonctions des éléments de la construction. L'intérieur se trouvant toujours en dépression, la moindre fuite d'air sera révélée par la fumée aspirée et visible de l'intérieur.
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