Face à une urbanisation galopante, la nature ne cesse de perdre du terrain au profit du tout minéral. La végétalisation des toitures et terrasses offre de nombreux avantages pour l'environnement: réintroduction de la biodiversité en milieu urbain, amélioration de la qualité de l'air, meilleure gestion des eaux pluviales,... Et grâce à l'impression visuelle qu'elles procurent, les toitures et terrasses végétalisées rendent les villes plus harmonieuse et favorisent l'intégration des bâtiments dans leur site.
TOITS VEGETALISES: DE QUOI S'AGIT-IL?
Courants dans les pays nordiques où ils contribuent traditionnellement à protéger les habitants du vent et du froid, les toits végétaux se font peu à peu leur place dans le paysage français. Il s'agit en fait d'un mélange de terre et de petits végétaux fixés sur le toit d'une maison ou d'un bâtiment public. Pour qu'une telle installation soit pérenne, on installe une membrane d'étanchéité, on y ajoute un système simple de drainage des eaux, un substrat de croissance léger composé de compost végétal de feuilles ou d'écorces auquel on mélange des agrégats de pierres légères et absorbantes, et enfin une couche végétale. Le complexe de culture d'un toit végétal est mince, 8 à 15 cm maximum, ce qui réduit le choix et amène à privilégier des plantes avec un système racinaire peu profond. Il s'agit généralement de plantes rustiques, résistant aux changements de température, avec un développement faible pour éviter de devoir les tailler ou les tondre. De petits arbustes comme la lavande ou le thym, ou encore des œillets ou des iris feront très bien l'affaire, même si les plantes grasses restent les stars des toits verts. Résultat une architecture qui se fond avec harmonie dans le paysage.
La végétalisation des terrasses et toitures peut se faire de deux manières différentes selon le contexte et l'usage du site:
LA VÉGÉTALISATION EXTENSIVE:
Ce système utilise un complexe de culture de faible épaisseur (moins de 10 cm) créant un couvert végétal permanent qui ne demande que peu d'entretien car celui-ci fonctionne de manière autonome. Cette technique génère le plus souvent un écosystème sur des surfaces généralement inaccessibles. Le particulier optera pour le toit végétal extensif qui n'est pas destiné à l'agrément mais relève plutôt d'une volonté de se servir de cet espace habituellement inexploité pour apporter un complément en terme d'isolation et de protection. L'installation ne nécessite que 8 à 10 cm d'épaisseur de substrat, moins lourd que la terre, assurant la croissance de végétaux beaucoup plus petits, pour une surcharge d'à peine 80 à 120 kg par mètre carré.
LA VÉGÉTALISATION SEMI-INTENSIVE
Le complexe de culture est ici plus épais (de 10 à 30 cm). Cette technique est destiné à créer un espace végétal décoratif qui demande un entretien modéré sur lequel l'arrosage est indispensable. Ce procédé nécessite une structure pouvant supporter une charge de l'ordre de 150 à 350 kg/m².
LES 6 ATOUTS DES TOITS VEGETALISES
1. UNE VALORISATION ESTHÉTIQUE DE L'URBANISME
La végétalisation des toitures offre une surface vivante, qui change d'aspect au fil des saisons et au gré de l'évolution et de la floraison des plantes. Ce système favorise l'intégration de l'urbanisme dans un environnement que l'on souhaite de plus en plus naturel, tout en restant contrôlé.
2. UN AFFAIBLISSEMENT ACOUSTIQUE
Parce qu'il filtre les bruits, ce concept renforce également le confort phonique dans le bâtiment: les bruits d'impact (grêle, pluie, etc...) sont fortement amortis et les bruits aériens réduits de 5 dB(A), sachant qu'un gain de 3dB permet déjà de diviser la perception du bruit par deux.
3. UNE PROTECTION EFFICACE
En protégeant l'étanchéité contre les agents atmosphériques et les rayons ultra-violets, le complexe végétal augmente sa durée de vie. Par son rôle de régulateur des variations de températures, il évite les chocs thermiques et réduit ainsi les sollicitations mécaniques (dilatation/rétractation) de la toiture.
4. UNE PARTICIPATION ACTIVE AU CONFORT THERMIQUE
En effet le principe permet d'améliorer l'inertie thermique du bâtiment. En complétant naturellement l'isolation, la végétalisation favorise le confort thermique d'été et tend à diminuer les besoins en climatisation.
5. UNE GESTION MAÎTRISEES DES EAUX
Les toitures et terrasses végétalisées offrent un effet régulateur important sur l'évacuation des eaux de pluies. L'absorption d'eau par les racines, le stockage dans les tissus, mais surtout la rétention par le substrat et la couche de drainage permettent l'écrêtement du débit des eaux pluviales, appréciable en cas de fortes intempéries. Par ailleurs, 30% à 50% des précipitations annuelles en volume sous climat continental ne sont pas évacuées vers le réseau souvent saturé mais restituées à l'atmosphère sous forme de vapeur par le phénomène d'évapo-transpiration, rafraîchissant et améliorant ainsi la qualité de l'air.
6. UNE CONTRIBUTION AUX CIBLES HQE
Par leurs performances techniques et énergétiques, alliées à leur valeur ajoutée environnementale, les toitures répondent à de nombreuses cibles dans le cadre de la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale)
IMPORTANT: Dans le cadre de travaux sur un bâtiment existant il faut tenir compte du type de support disponible. En effet, seul trois éléments sont autorisés sous une toiture végétalisée: le bois, le béton et l'acier. Il faut également tenir compte de la pente du toit: plus l'inclinaison est faible et plus elle favorise un bon drainage, plus elle est importante et plus il faudra veiller à accroître la rétention d'eau.
BON A SAVOIR
GRENELLE 2: UNE AVANCEE... LIMITEE: Le 16 septembre 2009, les sénateurs ont voté l'article 4 du texte de loi dit "Grenelle 2", ce qui a modifié le code de l'urbanisme et empêche désormais de s'opposer à l'installation de production locale d'énergie renouvelable, de matériaux écologiques en façade et de toitures végétalisées. La voie est donc ouverte pour la construction de bâtiments plus respectueux de l'environnement, même s'il existe certaines restrictions: certaines zones, entourant par exemple un immeuble classé ou inscrit au titre des Monuments Historiques, ne sont pas concernés par l'article 4. De plus, les Architectes des Bâtiments de France pourront délimiter des secteurs qui seront exclus de cette nouvelle disposition légale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire